Tableau synthèse du document Réflexions et pratiques relatives à la variation topolectale en terminologie de l’OQLF
Définition de la variation topolectale | « L’ensemble des différences qui touchent le vocabulaire d’une langue (sa composition ou son utilisation) en fonction des territoires où elle est en usage (continents, pays, régions, États, localités, etc.) »(p. 4). |
1. La prise en compte de la variation topolectale | |
1. Histoire | Avant la fin des années 70, les termes de la langue française qui étaient davantage centralisés en France et le Français québécois, suisse, belge, etc. étaient considérés comme des régionalismes. Dans les années 60, on commence à faire une petite place aux réalités nord-américaines, mais elles sont régies par des règles très strictes. La terminologie québécoise suit également ces règles en tentant d’aligner le Français québécois à celui de la France. C’est avec la parution du Dictionnaire de comptabilité (1977) qui tient compte de la terminologie du Canada et des autres pays francophones et une augmentation des contacts entre les pays francophones que les gens commencent à avoir une plus grande ouverture à intégrer les variations topolectales. Ainsi, dans les années 80, la terminologie et la lexicographie tiennent davantage compte des variations géographiques de la langue. |
2. L’approche variationniste | Plusieurs organismes de normalisation internationaux sont dorénavant en faveur de la variation topolectale dans les travaux terminologiques afin de mieux réponde aux besoins de chaque communauté. Toutefois, l’ISO précise que ce qui est accepté internationalement peut être fautif dans une utilisation nationale. Le Réseau panlatin de terminologie, quant à lui, mentionne que « le choix des termes à proposer doit tenir compte de l’usage observé, soit l’usage officialisé lorsqu’il existe, soit l’usage dominant parmi le public auquel le produit terminologique s’adresse » (p. 7). L’approche variationniste s’inscrit donc dans un mouvement général d’adaptation culturelle des produits et services. Le but visé est de préserver les identités culturelles tout en favorisant les communications internationales. |
3. Les difficultés entourant la prise en compte de la variation topolectale | La variation topolectale fait en sorte que les terminologues doivent utiliser un plus grand corpus de recherche et de documentation afin d’être les plus exacts possible. Toutefois, les ressources peuvent être difficilement accessibles. Les terminologues peuvent donc s’informer auprès des spécialistes, de la population et d’Internet tout en restant prudents afin de toujours avoir des sources crédibles. |
4. Le marquage topolectal | Peu d’ouvrages et de terminologues ont décrit précisément comment se faisait le marquage topolectal. Ceux-ci mentionnent plutôt son utilité. Cependant, il existe quelques règles générales : · Associer à une variante topolectale un code alphabétique correspondant à la zone géographique où elle est employée. · L’ISO recommande de classer les usages géographiques par termes « pour indiquer des différences d’emploi des termes, à l’échelle locale, régionale ou nationale » (p. 9) et d’identifier ces usages par le symbole du pays comme le drapeau ou, encore mieux, par un code alphabétique à deux ou trois lettres. Cette façon de faire est également pratiquée par la Conférence des services de traduction des États d’Europe occidentale. · Realiter, quant à lui, croit en un marquage plus souple « dans lequel une marque n’a pas de valeur exclusive » (p. 9). L’OQLF a aussi adopté essentiellement cette manière de penser. |
5. L’importance du phénomène de la variation géographique | Théoriquement, la majorité des termes sont en usage dans toute francophonie. Voici donc quelques statistiques : · Dans le GDT, la proportion de fiches terminologiques diffusées dans lesquelles se retrouvent au moins un indicatif de pays pour rendre compte de la variation géographique est de 0.75 % et, avec celles qui en ajoutent dans les notes, est d’au moins 2 %. · Dans le Termium Plus, la proportion de fiches terminologiques en français qui a au moins une marque topolectale est d’approximativement 1.1 %. Ces faibles taux s’expliquent par le fait que plusieurs fiches terminologiques ont été ajoutées lorsque les gens étaient moins ouverts à la variation. Si toutes les fiches étaient faites aujourd’hui, les pourcentages seraient sans doute plus élevés. On remarque également que les documents terminologiques plus spécialisés tiennent souvent davantage compte des variations. |
6. Les cas de non-marquage | « La décision et la façon de recourir à des marques topolectales dans un travail terminologique dépendent principalement des objectifs poursuivis et du public visé » (p. 10). Par exemple : · Lorsqu’une fiche terminologique s’adresse à un public précis dans sa langue. · Lorsqu’un travail terminologique s’adresse à un public panfrancophone. Le terme sans marque est donc considéré « comme appartenant à l’usage de l’ensemble des communautés géopolitiques où le français a le statut de langue nationale » (p. 11). · Lorsqu’on veut qu’un néologisme soit implanté dans toute la Francophonie. |
2. Les types de marquage topolectal | |
1. Le marquage topolectal par terme | Pour un même concept, l’ouvrage terminologique précise le terme utilisé dans chacune des autres régions francophones. Par exemple, protecteur du citoyen est un terme canadien et Commissaire du Parlement est son équivalent en Belgique et médiateur est le terme utilisé en France. |
2. Le marquage topolectal conceptuel | Lorsque le marquage topolectal par terme n’est pas assez précis pour un secteur particulier d’une communauté francophone, on utilise le marquage topolectal conceptuel. Ce type de marquage « vise à décrire l’extension géographique d’un concept associé à des réalités politiques, administratives, socioéconomiques, matérielles et culturelles qui sont propres à un État, à un ensemble d’États, à un peuple ou un territoire donné » (p. 13). |
2.1 Le marquage intradéfinitionnel | Comme son nom le dit, ce type de marquage se retrouve dans la définition. Cette marque sert surtout lorsque le concept « renvoie nettement à une réalité propre à une communauté géopolitique » (p. 14). Ainsi, le marquage montre que le concept est un trait distinctif de la communauté ou du territoire auquel il est associé. |
2.2 La présence d’indications de nature topolectale dans les notes explicatives | Ces indications que l’on retrouve dans les notes explicatives servent à montrer les particularités aux usagers lorsqu’il y a une légère différence entre les usages des différentes communautés géopolitiques. |
3. La problématique de la variation topolectale en contexte terminologique multilingue | |
1. La présentation des ouvrages terminologiques multilingues : choix de la langue | Le choix de la langue est une grande préoccupation, car elle permet aux terminologues de mieux orienter leur travail. Voici comment le choix est fait : · De l’anglais (ou d’une autre langue) vers le français : lorsqu’un domaine ou un secteur est principalement dans une autre langue que le français (donc de la langue source à la langue cible. · Lorsqu’il n’y a pas d’équivalent en français ou qu’il y a confusion, on donne une définition en français qui peut contenir des explications avec le terme anglais afin de bien faire la différence. · Dans les travaux multilingues, il est également possible de faire une série de fascicules lexicaux (un pour chaque langue) qui se suivent en ordre alphabétique. |
2. L’article terminologique : choix du terme principal dans une langue et ordre d’apparition des équivalents dans d’autres langues | Dans les travaux terminologiques, c’est la politique éditoriale (déterminée par les auteurs) qui explicite les termes à privilégier. Chaque ouvrage possède donc sa propre politique éditoriale. |
3. La présentation des synonymes par langue et présentation des marques topolectales | Pour ce qui est des termes secondaires, aucune règle n’explique leur présentation. Toutefois, certains facteurs l’influencent tels que « la fréquence d’usage du terme, sa vitalité, l’aire géographique de son emploi, etc. » (p. 18). L’ordre alphabétique peut également être à privilégier. |
Une relâche productive! Bon effort!
RépondreSupprimerGSY